Une cité à l’abri du Golfe du Morbihan.

Laissant le beau panorama de Conleau et les paysages plus sauvages de Séné dans notre sillage, nous continuons à remonter la rivière de la Marle vers Vannes.

A bâbord, juste avant la pointe des émigrés, le parc du golfe constitué d’une vaste étendue de terre artificielle gagnée sur la mer à ce niveau de l’embouchure de Vannes sur le golfe du Morbihan. Cette position « Tête de proue » lui confère un statut et une visibilité importante depuis le golfe.
Le parc du golfe est constitué quasi exclusivement de bâtiments d’activités parfois peu compatibles entre elles. On y trouve pèle-mêle, des activités de loisirs, un parc d’exposition, des chantiers navals, le parking des vedettes touristiques, et un peu plus loin l’aquarium du golfe du Morbihan. On y rencontre des bassins des zones océaniques et tropicales. Cet aquarium privé mène une mission de sauvegarde de la faune du golfe du Morbihan. Il présente deux espèces menacées du golfe : l’hippocampe et la seiche.
Les quais du port de commerce accueillent les marchandises qui arrivent à Vannes après avoir traversé le golfe du Morbihan.
Le trafic de marchandise est relativement modeste, le tonnage atteint en 2005 est de 29 200 tonnes et place le port de Vannes au 43e  rang national des ports de commerce loin derrière son voisin lorientais. En effet, la raison essentielle de ce fait est que vu sa situation, le port n’a jamais été destiné à accueillir un port de commerce de grande envergure. Du fait d’une topographie complexe, d’un faible marnage et de la présence de forts courants dans le golfe, il est difficile pour les navires à fort tonnage de s’aventurer jusqu’à une ville comme Vannes, située à plus de 15 km des côtes atlantiques.

Sur l’autre coteau, on y découvre des activités nautiques et industrielles. Un parc d’activités tertiaires et technologiques, le relief de Kerino, domine l’embouchure de la Marle. On y trouve notamment le PIBS (Parc d’innovation de Bretagne Sud) et l’UBS (Université de Bretagne Sud)

Face au pont de Kerino, nous devons attendre son ouverture pour franchir le chenal du port de Vannes. Ce pont tournant est ouvert de jour seulement deux heures avant et deux heures après la marée haute. Mais il s’ouvre seulement si des bateaux sont en manœuvre prêts à le franchir. Il est donc impératif, pour chaque navire, d’anticiper ses mouvements pour entrer et sortir du port de
Vannes.
Plus en amont, il faut également franchir une porte écluse. Celle-ci est ouverte elle 10 minutes avant la première manœuvre du pont et refermée 10 minutes après la dernière manœuvre, ceci dans une même plage d’ouverture par jour. Si la hauteur d’eau est insuffisante, certaines ouvertures peuvent être supprimées afin de garantir la sécurité des bateaux amarrés dans le bassin à flot. Le bassin à flot
est maintenu à une profondeur minimum de 2,10 mètres. Toutefois, la porte écluse comporte un seuil, il est recommandé de consulter la mire avant de la franchir.
Il est demandé aux plaisanciers de respecter impérativement les feux pour franchir le pont ou la porte écluse. Le balisage lumineux est implanté sur la pile centrale de l’ouvrage. Pour le pont tournant : si les 3 feux sont rouges fixes, il est interdit de passer – Si les 3 feux sont verts fixes, le passage est autorisé – Si les 3 feux sont orange et clignotants, le passage va être prochainement interdit ou le passage va être inversé ; le passage est autorisé si l’on est engagé seulement. Pour l’écluse : si les 3 feux verts sont fixes, le passage est autorisé – Il est interdit lorsque les 3 feux verts et rouges sont fixes.

L’entrée du port est contrôlée par une régie vidéo depuis la capitainerie.
La configuration de la côte procure au port un abri exceptionnel. L’entrée au port de Vannes se mérite car sa situation naturelle particulièrement abritée provoque une certaine inaccessibilité causée par les marées et la navigation complexe entre Vannes et l’océan.

Nous remontons le chenal long de 1 200 m de la Marle qui nous mène au bassin à flot, au pied de la porte Saint-Vincent, porte d’entrée de la vieille ville de Vannes.
Le côté bâbord est particulièrement marqué avec un habitat qui s’organise en gradin à flanc de coteau. Située sur la rive droite du port, la promenade de la Rabine est formée d’une longue allée d’arbres qui s’étend sur près de 800 mètres entre l’esplanade du port au nord et les quais du port de commerce au sud. Le terme rabine est d’origine bretonne, il signifie « allée plantée d’arbres ». Un ensemble de façades en articulation avec les quais et le port de plaisance.

L’activité et la présence des bateaux de plaisance au cœur de Vannes relie la ville au Golfe qui n’est pas perçu depuis les quartiers centraux.
Les quais linéaires composent une perspective profonde.
Libérés de la voiture, les quais ont retrouvé un usage de promenade agréable pour les Vannetais et les visiteurs.
Les premières traces de l’existence d’un port à Vannes remontent à l’occupation romaine de la cité des Vénètes alors connu sous le nom de  Darioritum qui désigne l’existence d’un gué, nommé « Dario » ou « Dar les recherches menées sur Darioritum montrent que le port fut le cœur de la croissance urbaine et commerciale du Ier au Ve siècle. Bien que son emplacement et son aménagement soient mal connus, les forages effectués ont permis la mise à jour de débris de céramiques romaines et des sédiments marins attestant la présence d’une activité navale au sud de la colline de Boismoreau, au pied du castrum, aux abords de l’actuelle préfecture.

L’identité des Vénètes était fortement marquée par l’activité maritime.

La ville ne porte le nom de Vannes, Vénétis, que depuis le IV e . La dénomination de la ville dès cette période par ce terme topographique démontre l’importance du site, à la confluence d’une voie terrestre entre deux collines et d’une rivière se jetant dans un golfe puis la mer…

Aménagé depuis plusieurs siècles, le visage actuel du port de Vannes et de son quartier date de la fin des années 2000 et du vaste chantier de requalification impulsé en 2003 par le choix du projet des architectes Zublena, Cabannes et Peiffer. Cette première phase achevée en 2009 concerna l’aménagement des rives du port de plaisance avec en outre la construction de nouveaux équipements : capitainerie, kiosque culturel, office de tourisme, parking souterrain et l’embellissement des lieux avec la création d’une esplanade sur la rive droite et la plantation d’allées d’arbres le long des deux rives.

Le port de plaisance est prisé par les plaisanciers vannetais et les touristes grâce à sa situation en plein cœur de la ville. Le bassin à flot abrite 320 places dont 60 pour les visiteurs.

La deuxième phase du chantier entreprise en 2011 concernait l’amont du port du plaisance : les aménagements du port de commerce et de la gare maritime sur la rive droite, le devenir des bâtiments de la Direction départementale des territoires et de la mer (ex DDE) sur la rive gauche et la construction du tunnel de Kérino à l’entrée du port.

Le port et l’avant-port de Vannes vont faire l’objet de travaux de dragage, à partir de janvier 2020. Il était temps, les derniers datent de 2004 et les bateaux commençaient à avoir pied !!

La rivière de Vannes, maîtrisée et aménagée, espace très structuré spatialement, constitue sans nul doute un paysage portuaire de qualité en milieu urbain.

La relation à l’eau de la ville de Vannes est forte. Un réseau de nombreux ruisseaux constitue une part importante de la « charpente naturelle » de la ville. Une toute autre histoire…..