Navigation dans la partie Est du Golfe du Morbihan
Littoral de la Presqu’île de Rhuys

Fidèles au rendez-vous, nous vous avions promis de continuer notre cabotage le long de la presqu’île de Rhuys.

Après le fameux passage de Saint-Armel qui marque l’entrée de la rivière de Noyalo, nous longeons le littoral de la commune de Saint-Armel, la plus riche du Golfe en dépendances insulaires avec une dizaine d’îles à proximité que nous vous citons toutes.

L’île Quistinic
Elle est sans doute l’île du Golfe du Morbihan la plus photographiée du bord du continent car elle est à seulement 100 mètres à l’ouest de la presqu’île Quistinic semble être dérivée du mot breton : « Kistinid » (Petite Châtaigne). Le « Q » ayant remplacé le « K » breton. Littéralement : l’île aux Châtaignes. Cependant, le nom de cette île pourrait être lié au passage de Questeneen en Saint-Armel.

Les bâtiments que nous y apercevons sont ceux d’une ancienne pêcherie qui occupent la totalité de sa surface.

L’originalité de l’île tient à sa forme géométrique; de petites digues ont été élevées et ont permis d’augmenter sa surface. Elles lui ont donné sa forme quadrangulaire si différente des profils naturels de ses voisines.

Cet endroit est très riche aussi bien que pour la vue magnifique que pour la quantité d’oiseaux migrateurs.
C’est un endroit idéal pour faire une balade en Paddle ou Kayak.

L’île Corn Bihan, un peu plus bas est plutôt un simple îlot d’estran. Sans doute la plus petite île du Golfe du Morbihan. Elle est accessible seulement à marée basse.

L’île Tascon, est la troisième île de golfe par sa superficie. Elle n’est vraiment une île qu’à marée haute. Sa particularité est d’être reliée à la terre par le radier (espèce de fondation superficielle comme une plateforme) de Tascon. Cette chaussée submersible relie l’île de Tascon aux parties « continentales » de la commune.
Le passage n’est possible qu’à marée basse, environ 5h par cycle de marée, pour les automobiles et les piétons.
 Le radier est long d’environ 400 m.

C’est une île privée très originale, puisqu’elle accueille trois foyers permanents et est encore utilisée par un exploitant agricole qui, après l’avoir cultivée, souhaite y développer une activité d’élevage Paradis des pêcheurs, son estran est particulièrement fréquenté par les pêcheurs à pied.
Une étude réalisée en 2003 par l’IFREMER (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) a montré qu’un total d’environ 4500 pêcheurs à pied fréquentaient le site chaque année, répartis à égalité entre les touristes et les Morbihannais; ils prélevaient environ 7 tonnes de coquillages, dont l’essentiel est constitué à parts sensiblement égales d’huîtres creuses et de palourdes.

Le rendement est très variable d’un pêcheur à l’autre et la quantité totale qui est prélevée reste modeste au regard des prélèvements de la pêche professionnelle.

La fréquentation est très variable, puisque des pointes sont enregistrées lors des grandes marées et le samedi.

Le site de l’île Tascon est aussi un site d’alimentation important pour les oiseaux d’eau, et la pêche à pied est un facteur de perturbation important.

Comme tout le territoire de Saint-Armel, l’île appartenait à l’abbaye de Rhuys.
On y trouvait les restes d’un dolmen dont la table mesurait 3 mètres sur 2 ;
l’ensemble a disparu à l’occasion d’opérations de remembrement.
Les vestiges d’un ou plusieurs ateliers de bouilleurs de sel ont été repérés au sud-ouest de l’île.
Les prospections archéologiques aériennes ont révélé un fossé circulaire protohistorique.
Les anciens bâtiments de ferme ont conservé leurs proportions d’origine et l’étable porte la date de 1784.

Le passage pour se rendre à l’île Tascon par voie de terre traverse le marais salant de Lasné. Cet ancien marais salant est resté un exemple de paysage semi-naturel, indispensable à la biodiversité du golfe du Morbihan. On y repère trois espaces définis selon leur activité : la saliculture dont l’activité a été reprise en 2003, l’ostréiculture et une zone de quiétude pour la faune. On y trouve notamment des espèces nicheuses comme l’échasse blanche, l’avocette élégante, la sterne pierregarin. Beaucoup de bernaches, canards, tadornes, bécasseau, pluvier, gravelot …..
Après une balade iodée le long des marais salants de Lasné, nous vous recommandons un petit goûter avec le traditionnel Gochtial (mi-pain, mi-brioche) et dégustation de cidre.

A proximité de l’île Tascon, l’île Bailleron habite un important centre d’accueil dédié à la recherche sur la biologie marine.

Au XIXe siècle, l’île a été dotée d’une maison de garde. Une famille d’un industriel l’a occupée jusqu’en 1946. Elle possédait deux bâtiments qui étaient utilisés par une famille vivant en partie avec des produits d’une petite exploitation agricole comprenant un potager et des animaux d’élevage. Elle appartient avec l’aide d’une donation aujourd’hui à l’université de Rennes-I qui y a implanté une station de biologie marine en 1959 à l’initiative du professeur Richard.
En 1960, elle fait installer l’eau courante et l’électricité par des liaisons avec les réseaux du continent et, en 1961, l’île est équipée d’un réservoir d’eau et d’un moyen d’épuration. Ce fut un lieu d’enseignement, de recherche et de séminaires important pour les biologistes marins travaillant principalement sur la physiologie des mollusques, des crustacés et des céphalopodes et, de façon générale, sur l’écologie littorale.

Les nouvelles orientations de la recherche, le départ à la retraite des enseignants qui l’utilisaient et l’absence de crédits de fonctionnement l’ont marginalisée.

Dans les années 1970 a lieu la construction du laboratoire consacré au milieu marin de la station biologique1.
En 1997 la rupture du câble d’alimentation électrique, impose une reprise totale de l’installation avec mise aux normes et ajout d’un groupe électrogène. Véritable station de terrain, elle reste réservée aux chercheurs et étudiants.

En second plan, nous apercevons l’île Pladic. Elle fait l’objet comme beaucoup d’autres îles de Golfe d’un arrêté de protection de biotope pris en 1982 destiné à protéger les zones de repos et de nidification pour  l’avifaune. Résultat, une colonie importante de goélands y niche ainsi que quelques canards.

Un peu plus loin, la roche de Penn Bleï. Impossible de ne pas citer cette roche en raison d’un attachement particulier de notre part. Ce fut le nom donné à l’un de nos voiliers, un plan Van de Stadt.

Elle est également appelée Pen Ar Bleiz qui signifie en breton, tête de loup.

A l’ouest de Tascon, l’île Dervenn, Enez er Dervenn en breton signifie l’île du chêne n’accueille que des bernaches en hiver. L’île Dervenn dépendant du domaine public maritime de l’état, fait, elle, aussi l’objet, d’un arrêté de protection.

L’îlot Cothy, un platier rocheux, véritable espace réglementé afin de préserver les colonies d’oiseaux sur lequel il est interdit de débarquer.

L’îlot Enezy se trouve à 250 mètres à l’ouest de la chaussée submergée à marée haute qui mène à l’île Tascon.
Elle fait l’objet comme beaucoup d’autres îles de Golfe d’un arrêté de protection de biotope pris en 1982 destiné à protéger les zones de repos et de nidification pour l’avifaune.

L’îlot de la Pointe, minuscule îlot, à 100m à l’ouest du marais de Ludré (ancien marais salants fermé au public).

L’île aux oiseaux est distante de 700 mètres du marais de Ludré.

L’île de Trohennec est un simple rocher qui sert de reposoir aux oiseaux à marée haute.